La Suisse reste en tête des places financières internationales

La dernière étude du consultant Deloitte consacrée à la gestion privée internationale montre que la Suisse conserve sa place de leader parmi les places financières mondiales en matière de gestion de fortune.

Avec des avoirs totalisant USD 2’200 milliards en 2023 sur un total de USD 10’100 milliards, la Suisse reste ainsi le pays qui attire le plus de capitaux internationaux. Elle devance toutefois de seulement USD 8 milliards le Royaume-Uni, qui progresse depuis le dernier classement et la talonne donc de très près. On peut cependant imaginer que la fin prochaine du statut fiscal de « resident non domiciled » au Royaume-Uni va nuire à son attrait et entraîner des sorties non négligeables de la place de Londres.

A noter que la part de marché de notre pays a reculé, puisqu’elle était de 23.7% en 2020 et n’est plus que de 21.4% en 2023. Les Etats-Unis se classent en 3ème position avec une part de 20.8%, une belle progression depuis 2020 (18.2%). Hong Kong (9.9%), Singapour (7.2%) et Luxembourg (4.6%) sont assez loin derrière.

Numéro 1 de la compétitivité

La Suisse se classe également au 1er rang en termes de compétitivité. Singapour et les États-Unis occupent respectivement la 2ème et la 3ème place du podium. La Suisse et Singapour confirment ainsi leurs positions dans le haut du classement depuis la dernière étude de 2021. Pour leur part, Les États-Unis entrent dans le Top 3 et passent ainsi devant le Royaume-Uni, qui recule à la 5ème place.

Grâce à sa position de force dans des domaines-clés tels que les infrastructures, les droits de propriété intellectuelle et la protection des données, la Suisse affiche une meilleure compétitivité que ses concurrents. Toutefois, des développements récents, notamment les conséquences du rachat de Credit Suisse par UBS ou encore les ajustements fiscaux et réglementaires menacent cette position de leader.

La gestion domestique gagne en importance

Alors que les actifs financiers mondiaux ont connu une hausse de +4.4% sur les 10 dernières années, la gestion de patrimoine internationale recule. La part des actifs internationaux est ainsi passée de 5.3% en 2013 à 3.7% aujourd’hui. Cela signifie que la gestion domestique gagne du terrain par rapport à la gestion internationale.

Cela s’explique par un intérêt moindre à détenir ses avoirs à l’étranger en raison de la fin du secret fiscal, mais aussi par le développement de l’offre locale de services de gestion, qui est non seulement plus accessible mais aussi de plus en plus mature et sophistiquée.

Pour conserver son avantage concurrentiel et défendre sa position de leader, la Suisse doit donc améliorer sa réglementation, abaisser la charge administrative et surtout accélérer son rythme d’innovation.